Arrivée au Cap Vert
Jeudi 15 décembre 2005 :
Cela va bientôt faire 6 jours que nous naviguons depuis Tenerife, et au moteur. Ce matin, Xavier vient me tirer précipitement du lit à 8H00, je suis contente, j'ai pris mon quart, de minuit jusqu'à 4H00 du matin. Au loin, j'aperçois un immense cargo et Xavier me signale qu'il est en communication avec ce dernier sur le canal 16 de la VHF, et comme les dialogues ont l'air de se dérouler exclusivement en anglais, on a besoin de moi, recontente !!!
Je me présente " Hina I Tack, french boat " et mon interlocuteur me demande de bien vouloir passer sur le canal 9, ce que je fais immédiatement.
Il me donne ma position exacte (longitude, latitude) pour vérifier qu'il a bien à faire au bon bateau, je lui confirme ces données. Puis il me demande l'heure que j'ai, ou veut-il en venir ? Je lui réponds : 08H00, alors il me signale qu'ici il est 06HOO, il s'agissait de m'avertir du changement d'heure.
Comme nous allons au Cap Vert sans carte car cela n'était pas prévu au programme, je lui précise que nous allons sur l'île de Sao Vincente pour prendre du gasoil, que nous n'avons pas de carte et que j'aimerai avoir les coordonnées GPS. Eric, qu'un ami nous a déjà donné les indications, en nous précisant qu'il y avait de nombreuses épaves aussi voulons nous plus d'informations. Il me répond que je trouverai du gasoil, et que je dois aller à Mindello, ce que l'on sait déjà, puis il m'indique les coordonnées. Nous n'avons rien appris de plus.
Nous avons discuté ainsi une bonne demi heure, et j'étais étonnée de constater sa courtoisie et son aide. Ce cargo venait du Brésil en direction de Rotterdam
long périple
quoi que le notre aille bientôt y ressembler.
Poissons volants
Dans la matinée d'un seul coup une flopé de poissons volants se met à planer à quelques mètres de Hina, cherchant vraisemblablement à fuir le bateau, c'est magnifique. En méditerranée lorsque l'on en voit, habituellement c'est par quelques individus, là j'en dénombre une bonne centaine, le spectacle est d'autant plus saisissant qu'ils scintillent au soleil. Nous ne cesserons d'en croiser tout au long de notre périple, à croire que la mer en est gorgée.
Pendant que Xavier allume le barbecue pour griller la dorade Coryphène (elle nous aura fait 3 repas à 4), nous dégustons nos verres de Martini avec une rondelle de citron vert, nous avons acheté les bouteilles d'alcool 4 euros pièce à " Bazard Marina ". Au niveau pêche, cette journée aura été marquée par plusieurs touches, mais le fil de pêche pourtant énorme des cannes a été sectionné d'un coup de dents, il faudra acheter du câble au Cap vert pour les bas de lignes.
17H15, on aperçoit sur bâbord très loin les îles du Cap Vert, l'une est très haute il doit sûrement s'agir de Santo Antao, on en a encore pour un moment.
A 20H nous nous rapprochons de notre destination mais sommes quand même inquiets, la nuit commence à tomber et il est vrai que nous ne possédons pas de carte et qui plus est dans un lieu inconnu.
Je me mets sur le canal 16 de la VHF en demandant à plusieurs reprises de l'aide en anglais et en français pour rentrer dans le port de Mindello, car la baie à l'air très profonde. Personne ne me répond, je fais la même chose sur le canal 9, cela va bien durer 30 minutes, lorsque d'un seul coup sur le canal 9 un homme parlant français s'adresse à moi pour nous indiquer où il faut passer, soulagement, puis il se présente, il s'agit de français au mouillage à Mindello sur un Swan de 64 pieds, ils nous guiderons jusqu'à notre arrivée, puis feront clignoter leur feux pour se situer, apparemment ici, on ne peut rester qu'au mouillage. Le port est assez profond dans les terres et bien à l'abri. Nous nous rapprochons d'eux quand surgit sur bâbord une petite annexe pneumatique, il veut nous guider pour notre emplacement, c'est un Cap Verdien nommé Paul.
Xavier lui précise que l'on souhaiterai refaire un approvisionnement et prendre du gasoil mais que nous n'avons pas d'annexe, et bien Paul viendra nous chercher le lendemain matin à 8H00.
On rappel le Swan pour les remercier et leur dire de venir boire un coup, ce qu'ils font, ils sont 3 sur " leur " bateau, le skipper qui est salarié à l'année du Swan, son équipier et une hôtesse cuisto, ils doivent emmener celui-ci en Martinique pour les propriétaires, mais sont retardés comme nous par l'absence de vent.
Ils nous donnent pleins de trucs sur ce qu'il faut savoir sur le coin, soirée bien sympa, nous nous couchons à minuit. Il fait très chaud et xavier décide de se baigner tout autour du bateau, très peu pour moi
Le vendredi 16 décembre 2005 :
Xavier et moi-même nous nous levons à 07H40, le temps de prendre une douche bien fraîche car il commence déjà à faire très chaud. Nous avons bien dormi, pas de quart à faire.
Le ciel est bleu, on aperçoit au loin le Swan rouge et à côté de lui un monocoque encore plus grand, un 80 pieds.
Serge et Guy se lèvent et commencent à préparer le thé pour le petit déj, mais Paul arrive en annexe, aussi décidons nous, de nous répartir les tâches, Xavier et moi nous irons faire les courses, tandis que Guy et Serge s'occuperont des douanes.
Nous partons seuls avec Paul, qui voyant un sac poubelle dans le bateau demande à Xavier de lui donner pour qu'il aille le jeter. Une autre personne reviendra chercher Guy et Serge.
Paul nous explique que le Cap Vert est indépendant qu'il s'agit d'une démocratie, ils parlent un créole différent de celui antillais, la monnaie est l'Escudos et il en faut 110, pour faire un euro.
Nous sommes quand même à environ 500 mètres de la plage.
Paul va nous servir de guide, et lorsque nous nous promenons dans les rues extrêmement pauvres de la ville, il nous mène là où nous voulons aller, et l'on sent que personne ne viendra quémander quoi que se soit en sa présence.
A suivre