Route de Curaçao à Carthagène (Colombie)

"LE CAP HORN

DES ANTILLES"

 

Les enfants sont repartis le 31/12/2011 par avion.

Quant à nous, nous avions pris une météo par Internet. Il s'avère qu'une fenêtre météo de 5 jours, en principe, s'ouvrait à nous pour notre départ à Cartagena De Indias !!!

Il ne fallait donc pas perdre de temps.

Certains navigateurs étant bloqués sur Bonaire depuis 3 semaines déjà dans l'attente de cette fenêtre.

Pourquoi être aussi vigilant et précis quant à la météo.

Et bien, parceque ce passage des ABC vers la Colombie est surnommé "le Cap Horn des Antilles" et fait parti, au niveau passage météo, de l'un des 10 endroits les plus dangereux au monde au niveau navigation.

En conséquence, j'ai quand même le trac depuis que je prépare mon voyage et suis même, en plus des différents guides nautiques, allée consulter le blog de beaucoup de navigateurs à ce sujet ...

 

Le guide, ou plutôt "la bible" au niveau navigation dans le monde, de Jimmy Cornwell, précise qu'il ne faut jamais partir de la dernière île qu'est Aruba, avec un vent supérieur à 20 noeuds, ce qui ne serait rien du tout aux antilles !!!

Et qu'il faut rajouter environ 10 noeuds de vent aux prévisions météo annoncées ...

Parceque ici, même avec peu de vent, les vagues sont courtes, se transforment facilement en montagnes déferlantes.

 

L'explication de ce phénomène est du au fait que nous devons passer plusieurs Caps (on a 400 Milles nautiques depuis Aruba), et qu'il y a un Mont qui fait 5670 mètres d'altitude, le vent le dévale à toute vitesse en cette période d'alizé, ajoutez à cela une remontée brutale des plateaux marins qui passent de plus de 1000 mètres à 100 mètres et les vagues deviennent alors monstrueuses et déferlent, en plus il existe un très fort courant marin dans ce coin.

Et bien ces différents facteurs mélangés en font le fameux "Cap Horn Des Antilles" ...

Alors je vous prie de croire que tous les navigateurs qui doivent se rendre des ABC en Colombie étudient cela de très prés avant leur départ.

Donc, notre fenêtre météo était là, le lendemain du départ des enfants, nous sommes donc vite partis pour Curaçao, Nous y avons passé 2 nuits, le temps de faire quelques courses et de reprendre une nouvelle météo.

 

Entrée dans la baie de Spanish Water, Curaçao :

Il s'agit d'un long dédalle entre bancs de sable et passes étroites ...

De magnifiques et nombreuses maisons sont construites dans ce lagon intérieur.

Nous mouillons à l'intérieur du lagon très protégé.

Le lendemain,

nous prenons un bus, qui nous mène en ville, pour y faire quelques courses et notre entrée sur Caraçao ...

Je passe au niveau détails, trop long, pour les formalités d'entrée, une vraie galère ... 3 lieux différents et pas du tout à côté les uns des autres, et au niveau de l'immigration, ils ne sont pas du tout sympa !!! Au moins 3 heures pour effectuer les formalités, que du bonheur !!!

 

En attendant le bus, Maeva sympathise avec un petit copain :

La ville de Curaçao est quant à elle vraiment belle et colorée, nous nous balladons avec plaisir dans ce dédale de couleurs ...

 

Le marché "Flottant" de Curaçao ... Nous faisons le plein de fruits et légumes avant notre départ pour la Colombie.

 

Départ pour Aruba,

Le lendemain matin, nous levons l'ancre et partons pour la dernière île des ABC qui est Aruba où nous y passerons la nuit.

La distance à parcourir pour Cartagena De Indias est de 400 Milles !!! Demain sera le grand départ !!!

Le guide de grandes croisières de Jimmy Cornwell préconise également, pour cette route, de passer vraiment au large, plus de 1000 brasses, en nous donnant des Waypoints, afin d'attenuer l'importance des vagues ...

Le lendemain matin, ça y est c'est le départ pour la Colombie !!!

La première journée et nuit se présentent bien, la fenêtre météo que nous avons prise plusieurs jours d'affilés nous annonçait environ 15 noeuds de vents et une mer avec des creux d'environ 3 mètres, nous avons eu un peu plus, mais rien de très méchant ...

 

Nous avons passé, au large, le 1ER cap redouté, Capo De Vella, mais de toute façon, il nous reste encore la moitié du trajet à effectuer, et encore des Caps à franchir ...

 

Dans la journée du deuxième jour de navigation, le moulinet se met plusieurs fois à se dévider à une allure effranyante, mais ces touches lachent ...

Il doit y avoir du gros la dessous et en grand nombre !!!

 

Puis d'un seul coup, une nouvelle touche, le fil se dévide à nouveau à toute allure, le frein du moulinet est bien réglé (Xav l'avait réglé sur 15 kgs), nous rentrons vite la grande voile et le génois pour ralentir le bateau, le monstre continue sa course effréné, pourtant, c'est comme s'il avait un sac de ciment de 15 kgs sur la tête, mais cela ne l'empêche pourtant pas de nous prendre au moins 500 mètres de fil !!!

 

Une fois sa course stoppée,

nous laissons à Mitch le plaisir de remonter ce monstre, ça va être dur et long ...

Au départ Mitch n'arrive même pas à rembobiner d'un tour le moulinet tant cela est dur ...

Au bout de 30 minutes, toujours rien,

le monstre sonde en profondeur à l'approche du bateau ... Mitch commence à souffrir au niveau musculaire, il ne sent plus ses bras !!!

Xav le soulade de temps à autre ...

 

Au bout d'une heure de combat,

plusieurs tentatives prés du bateau, mais le monstre, à chaque approche, sonde et reprend du fil, ce dernier se tend un maximum et le monstre repare de plus belle en prenant des mètres et des mètres de fil ... Interminable !!!

Et puis enfin, on l'apperçoit en surface, notre monstre ...

C'est un magnifique Thon Jaune !!!

 

Un bolide énorme, tout en muscles, taillé pour la course, d'une puissance incroyable ...

Notre coeur se met à palpiter ... Xav prend la gaffe et s'attache au bateau ainsi que Mitch ... Et xav arrive enfin à le gaffer ... Pour le remonter à bord, c'est une autre paire de manche ...

C'est un monstre qui doit bien peser 80 kgs !!! Sublime !!!

 

Instant de pur bonheur ... En plus, le thon jaune est l'un des meilleurs ... Quelle prise !!!

Bien plus combatif que les Marlins que nous avons déjà pêché ...

Xav n'arrive même pas à le soulever pour la photo ...

Même à deux, les gars ont du mal à le soulever ...

A la fin de la journée,

 

les choses commencent à se corser, le vent se lève un peu plus que prévu, et les creux s'amplifient.

Des petites montagnes, mais qui ne déferlent pas. Parfois en bas des creux, nous n'appercevons plus le ciel, caché par le Bimini ...

Parfois, il ne vaut mieux pas regarder ces collines arriver vers nous ...

Qu'est-ce que cela doit être avec une fenêtre météo moins bonne !!! Des potes à nous sont passés avec une météo moins bonne, et bien ils se sont fait quelques belles frayeurs avec des Surfs sur les vagues à plus de 20 noeuds, que du bonheur ...

 

Nous passons donc une deuxième nuit un peu fatigante, allez il faut le dire, une nuit éprouvante !!!

Pendant son quart, Mitch nous réveille, le vent a forci malgré les prévisions ...

l'attache au niveau de l'écoute de grande voile s'est déchirée, et la voile, libre de toute attache, claque violement au vent. Nous la rentrons tant bien que mal en pleine nuit, pour ne pas que cela crée des dégats supplémentaires, et qu'elle ne se déchire, il faudra réparer à Carthagène !!!

Ainsi que le lendemain, où rien ne s'est calmé, nous languissons d'arriver ... Dans la matinée, nous apercevons enfin Cartagena De Indias, la mer se calme ...

On va enfin arriver.

Maeva, aussi pressée d'arriver prend également les jumelles ... Encore faudrait-il quelles soient dans le bon sens !!!

 

Arrivée dans la baie de Cartagena De Indias,

ville un peu mythique, soit disant une perle coloniale ...

 

Nous avons choisit d'arriver ici pour la visiter et également au niveau sécurité. Cette dernière s'est beaucoup améliorée depuis quelques années avec le précédent président faisant la chasse aux Farks.

Cartagena De Indias est très touristique donc aucun risque. Bien entendu, il y toujours des lieux dangereux en Colombie, lieux où nous n'irons pas ...

Nous mouillons dans la baie.

Nous entourant, d'un côté, de grands immeubles, et de l'autre, la vieille ville coloniale ...

C'est dépayasant et magnifique ... Nous retrouvons également Ceramaje, ils sont partis 15 jours avant nous, avec une météo un peu plus corsée ...

 

Plaisir et plénitude d'être arrivé, ça y est, maintenant les longues navigations sont terminées, que du bonheur en persepctive.

 

Xav s'amuse à jeter en l'air des morceaux de poissons, que les mouettes attrapent au vol, trop marrant ...

Nous nous promenons à terre, on entend des perroquets, même dans la ville, et de nombreuses perruches, comme celles-ci qui nichent dans les arbres ... C'est beau